" La Journée des Morts "
le 2 novembre prochain
journée instituée en 998 par
Odilon, abbé de Cluny
et consacrée à la commémoration de tous les fidèles trépassés,
il se tiendra en la ville de Cluny,
cité doublement spirituelle dans ses 2 acceptions,
un séminaire organisé par " la Maison de l'Humour ".
N.B: Ce séminaire se tiendra à l'hôtel-Dieu de Cluny en sa salle des malades
Il aura pour sujet:
" L'humour face à la mort "....
et à
son utilisation dans les soins palliatifs"
L’humour comme dernier rempart face à la Mort,
telle une grande et extrême politesse gélaste du désespoir ou peut-être plutôt d’un certain espoir pour la suite, …peut-être !
L’Humour, pour nous qui tous sommes destinés dès notre naissance jusqu’ à notre mort à cette fin de vie, est sans doute pour chacun d’entre nous, la seule façon noble de se tenir droit jusqu’au bout du bout final.
Puisque rien, comme d’aucuns le pensent, n’a de sens, rions donc de la mort, rions donc de la vie, autant que faire se peut, désignons en les failles.
Cet humour-là, c’est celui qui nous sauve en nous empêchant de ne rien prendre au sérieux tout en n’oppressant personne et en nous libérant du poids de l’absence apparent de sens.
Alors quoi, on ne pourrait plus rire de tout ?
Si, s’en moquer, rire de l’oppresseur et surtout rire aussi de tout ce qui nous interdirait de rire, telle est probablement la seule et meilleure solution pour pouvoir mourir …de rire
Etienne Moulron
Par là, il nous nous enseigne que la finitude est une composante irréductible de la vie : chacun de nous est mortel. Mais cette expérience de l’inéluctabilité de la mort ne doit pas désespérer l’homme. La pensée de la mort doit, au contraire, disparaître du paysage de la conscience. Ne pas penser à la mort, autrement dit, parce qu’elle arrivera de toute façon.
Apprendre à mourir est la première étape. Une fois intégrée cette vérité, l’homme peut redevenir joyeux et libre. Ainsi, philosopher revient à comprendre cette leçon : philosopher, c’est comprendre et accepter la mort et ne plus y penser. Le philosophe est celui qui convertit son regard sur la mort en la considérant comme un impensé. La pensée de la mort ne viendra qu’au moment fatal :
“Nous troublons la vie par le souci de la mort. Je ne vis jamais un paysan de mes voisins réfléchir pour savoir dans quelle attitude et avec quelle assurance il passerait cette heure dernière. La Nature lui apprend à ne songer à la mort que lorsqu’il est en train de mourir”
Et de conclure qu’au fond la sagesse consiste à jouir de soi :
“C’est une perfection absolue et pour ainsi dire divine que de savoir jouir de son être”
Loin d’une philosophie pessimiste, Montaigne défend un épicurisme qui sauve l’homme du désespoir.
...."et
son utilisation en soins palliatifs"
Nous serions particulièrement heureux et honorés de vous y accueillir en cette occasion
(Projet en cours d'élaboration)
• 9h15-9h30: Accueil, présentation des participants et de l'origine de cette tradition du 2 novembre
Le lendemain de la Toussaint est le jour où, traditionnellement, les familles viennent honorer leurs défunts, et ce dans l’Europe entière.
Mais sait-on seulement que cette tradition a Cluny pour origine ?
Comme le raconte Dominique Iogna-Prat, historien, cette initiative a tout d’abord été prise par Odilon (à une date inconnue autour de 1030) alors abbé de Cluny, avant d’être adoptée par l’ensemble de l’Église. En effet, bien que le culte des morts soit une réalité depuis plusieurs siècles déjà, Odilon choisi la date du lendemain pour la Toussaint pour institutionnaliser cette pratique déjà attestée auparavant. L’influence que connaît l’abbaye de Cluny dans monde chrétien va alors contribuer au succès de cette initiative, qui sera reprise dans de nombreux pays européens dès les XIe et XIIe siècles.
Le monastère de Cluny s’était fait une spécialité du culte des morts. Voués aux services funéraires, les clunisiens accordaient à l’eucharistie une place capitale, ce qui marque un tournant dans l’histoire du monachisme occidental. De nombreux laïcs souhaitaient rejoindre le sanctuaire de Cluny (ou l’une de ces dépendances) afin de s’assurer que leur âme se verrait attribuer « une place parmi les anges ». En se rapprochant de saint Pierre, « à la fois patron du monastère, chef de l’Église romaine et porte-clés du Ciel » ceux-ci comptaient « s’en faire un bon avocat le jour du jugement ».
Dans sa constitution, Odilon recommande ainsi que, le 2 novembre, « tous les prêtres célèbrent des messes en privé pour le repos de toutes les âmes ».
À l’occasion de la mort d’un moine, il est même prévu que six frères se relaient pendant trente jours pour dire la bagatelle de neuf cents messes !
« L’humour est le mécanisme de défense le plus noble »
On aurait tort d’assimiler toutes les « crises » récentes que nous connaissons et auxquelles nous sommes confrontés à de simples revendications sociales et économiques. En réalité, " toute la puissance de l’esprit rebelle populaire, c’est de dire oui, oui tout de même à la vie, oui à l’ordre des choses existant, oui au monde tel qu’il est."
Cette logique de l’assentiment n’est ni de la domination, ni de la résignation. C’est bien au contraire une sagesse de la vie présente, de la vie de tous les jours, avec ses malheurs (le sens du tragique, l’acceptation de la finitude) et ses bonheurs (la relation avec les autres, la solidarité, la vie quotidienne enrichie de sa part de rêve et d’imaginaire et aussi sinon surtout, ...le sens de l'humour! ).
L’humour qui est mon pouvoir de me consoler, d’en être là où j’en suis, et ce, avec une feinte particulière (mais quel rire est sans feinte ?), une feinte qui consiste à valoriser ma misère pour éviter qu’on me plaigne, peut-être aussi pour détourner le mauvais sort, pour le dissuader. C’est donc assez ambigu ou dédoublé : on est dans la misère, mais, du fait de se consoler (comme on console un autre), on se hisse à la place de celui qui s’en est sorti et qui en parle supérieurement. On est les deux.
Ça fait sourire comme si l’on jouait un petit tour au destin. L’humour est plutôt côté sourire.
• 11h30-12h30 : L'humour: De l'oubli de notre fragilité commune à l'éthique
(Animateur: Hugues Lethierry, auteur du livre " Parler de la mort et de la vie "(Editions Nathan),
• 14h-15h: Philosopher, c’est apprendre à mourir.
" Le phénomène du rire face à la mort " est un thème qui apparaît dans plusieurs ouvrages parlant de la mort et semble relever a priori d’un paradoxe lorsque le sujet de la mort est abordé. On remarque toujours dans les dernières pages de ces livres traitant de la finitude et de la mort, une ouverture éclairante sur le rire.
C’est que le rire représente une manière de vivre avec la pensée de la mort, c’est-à-dire un moyen ultime d’affirmer notre mortalité qui nous pèse.
Or, le rire reste une ouverture tout à fait merveilleuse à l’égard de la mort qui vaut la peine d’être évoquée. Nous nous efforcerons donc d’expliquer pourquoi le rire peut aller de pair avec une pensée de la mort et de la finitude en tâchant de montrer comment le rire permet d’alléger notre existence. Si le rire permet de rendre tolérable toute tragédie, c’est qu’il a le pouvoir d’offrir aussi une force de volonté dominant la nature.
" Le rire serait donc non pas un rempart contre la mort, car il n'y en a pas, mais la meilleure façon de l'accueillir."
Françoise Dastur
Philosophe
Animateur: Patrick Bard, écrivain et photographe, auteur de " Calaveras, Mexique, la mort joyeuse " (éditions LibriSphaera)
Si, en France, on associe la Fête de la Toussaint à un jour triste comme la pluie, au Mexique, on célèbre ses morts en déposant des offrandes sur des autels à la mémoire des disparus, et en chantant et dansant autour de leur tombe… Retour sur une tradition forte qui se déroule chaque année fin octobre-début novembre.
« Pour l’habitant de Paris, New York ou Londres, la mort est ce mot qu’on ne prononce jamais parce qu’il brûle les lèvres. Le Mexicain, en revanche, la fréquente, la raille, la brave, dort avec, la fête, c’est l’un de ses amusements favoris et son amour le plus fidèle », écrivait Octavio Paz dans " Le labyrinthe de la solitude."
Malgré quelques variantes selon les régions, on la dédie d’abord aux enfants disparus (« los angelitos ») puis aux adultes
N.B: Nous aurons le grand plaisir d'accueillir Patrick Bard, écrivain et photographe
Photojournaliste, romancier, écrivain-voyageur, il a notamment travaillé sur la banlieue, les routes et les frontières. "El Norte", son long essai photographique sur la frontière américano-mexicaine lui a valu une ample reconnaissance. Il est également un ardent défenseur de la photographie. Il a exercé dans ce cadre de nombreux de mandats électifs. Il mène un travail personnel sur la forêt et sur les peuples autochtones d’Amérique Latine, un territoire qu’il arpente depuis trente ans. Son œuvre a notamment été exposée au Centre Pompidou, à la Grande Halle de la Villette, ainsi qu'au Mexique, en Espagne, en Angleterre et aux États-Unis. Ses œuvres ont été acquises par plusieurs musées et collections privées.
https://www.signatures-photographies.com/album/bard/calaveras
et de présenter sa très belle exposition de photos
en la salle Victor Duruy de Cluny
du 2 au 10 novembre
Dans une sorte de dialogue philosophique, le docteur Augustin Masset et l'écrivain de renom Fabrice Toussaint discutent de la vie et de la mort... Un tourbillon de rencontres où le médecin est le guide et l'écrivain, son passager, amené à se confronter à ses propres peurs et angoisses... Un ballet poétique, où chaque patient est un recueil d'émotions, de rires et de larmes... Un voyage au cœur palpitant de nos vies.
Le réalisateur franco-grec Costa-Gavras participe au photocall de son film ''Le Dernier Souffle'' lors du 72e Festival international du film de San Sebastian (Espagne), le 25 septembre 2024.
L'essentiel, c'est de partir dans la dignité pour soi-même et pour ceux qui restent" : Costa-Gavras réclame du "courage" politique pour "aider à mourir"
Ce n’est pas non plus si simple. En effet, il doit y avoir une relation de confiance avant de pouvoir intégrer l’humour de manière sécurisante dans les soins. L’humour ne peut être bénéfique que si l’on tient compte du style d’humour individuel du patient. L’humour se doit d’être subtil, il est à doser !