samedi 25 mai 2024

L'Humour face à la Mort







“ Nous savons que nous allons vers la mort et, face à cette occurrence inéluctable, nous n’avons qu’un instrument : le rire”

Umberto Eco

J'ai le plaisir de vous informer que lors 

" La Journée des Morts "



le 2 novembre prochain 

journée instituée en 998 par 

Odilon, abbé de Cluny



et consacrée à la commémoration de tous les fidèles trépassés,

 il se tiendra en la ville de Cluny, 

cité doublement spirituelle dans ses 2 acceptions, 

un séminaire organisé par " la Maison de l'Humour ".

N.B: Ce séminaire se tiendra à l'hôtel-Dieu de Cluny en sa salle des malades



P.S: Ce séminaire accessible à toutes et tous.
 Son prix d'entrée ainsi qu'à la conférence spectacle du soir animée par Yves Cusset est de 60 euro


Merci de vous y inscrire dés que  cela vous sera possible car le nombre de places sera limité.

Nous serions par ailleurs très intéressés par tous vos commentaires et critiques à son sujet que nous vous nous remercions de bien vouloir nous adresser: emoulron@gmail.com

Il aura pour sujet:

" L'humour face à la mort ".... 

et à

son utilisation dans les soins palliatifs"



L’humour comme dernier rempart face à la Mort,

telle une grande et extrême politesse gélaste du désespoir ou peut-être plutôt d’un certain espoir pour la suite, …peut-être !

L’Humour, pour nous qui tous sommes destinés dès notre naissance jusqu’ à notre mort à cette fin de vie, est sans doute pour chacun d’entre nous, la seule façon noble de se tenir droit jusqu’au bout du bout final.

Puisque rien, comme d’aucuns le pensent, n’a de sens, rions donc de la mort, rions donc de la vie, autant que faire se peut,  désignons en les failles.

Cet humour-là,  c’est celui qui nous sauve en nous empêchant de ne rien prendre au sérieux tout en n’oppressant personne et en nous libérant du poids de l’absence apparent de sens.

Alors quoi, on ne pourrait plus rire de tout ? 

Si, s’en moquer, rire de l’oppresseur et surtout rire aussi de tout ce qui nous interdirait de rire, telle est probablement la seule et meilleure solution pour pouvoir mourir …de rire

Etienne Moulron 

" L'humour est la revanche de l'homme sur le mystère du destin, de la mort... Dans la solitude et la déréliction, il nous reste cette dernière arme."

Vladimir Jankélévitch


" PHILOSOPHER, C’EST APPRENDRE À MOURIR "

Montaigne

Montaigne est le philosophe de la joie de vivre, celui qui porte l’amour de la vie et de la jouissance à son paroxysme.

Par là, il nous nous enseigne que la finitude est une composante irréductible de la vie : chacun de nous est mortel. Mais cette expérience de l’inéluctabilité de la mort ne doit pas désespérer l’homme. La pensée de la mort doit, au contraire, disparaître du paysage de la conscience. Ne pas penser à la mort, autrement dit, parce qu’elle arrivera de toute façon.

Apprendre à mourir est la première étape. Une fois intégrée cette vérité, l’homme peut redevenir joyeux et libre. Ainsi, philosopher revient à comprendre cette leçon : philosopher, c’est comprendre et accepter la mort et ne plus y penser. Le philosophe est celui qui convertit son regard sur la mort en la considérant comme un impensé. La pensée de la mort ne viendra qu’au moment fatal :

Nous troublons la vie par le souci de la mort. Je ne vis jamais un paysan de mes voisins réfléchir pour savoir dans quelle attitude et avec quelle assurance il passerait cette heure dernière. La Nature lui apprend à ne songer à la mort que lorsqu’il est en train de mourir

Et  de conclure qu’au fond la sagesse consiste à jouir de soi :

C’est une perfection absolue et pour ainsi dire divine que de savoir jouir de son être

Loin d’une philosophie pessimiste, Montaigne défend un épicurisme qui sauve l’homme du désespoir.







...."et 

son utilisation en soins palliatifs"


Des sourires, des rires, et même des fous rires, Virginie nous explique qu'ils sont très fréquent en unité de soins palliatifs
L'humour est un superbe moyen de communication qui permet de dédramatiser certaines situations difficiles et d'oublier parfois ne serait-ce qu'un moment la maladie. L'humour, toujours dans le respect de la personne, est parfois plus efficace qu'un médicament

Nous serions particulièrement heureux et honorés de vous y accueillir en cette occasion



Programme du séminaire et " Fil " de la journée
(Projet en cours d'élaboration)

• 9h15-9h30: Accueil, présentation des participants et de l'origine de cette tradition du 2 novembre

 (Etienne Moulron, Président de l'association)

Le lendemain de la Toussaint est le jour où, traditionnellement, les familles viennent honorer leurs défunts, et ce dans l’Europe entière.

 Mais sait-on seulement que cette tradition a Cluny pour origine ?

Comme le raconte Dominique Iogna-Prat, historien, cette initiative a tout d’abord été prise par Odilon (à une date inconnue autour de 1030) alors abbé de Cluny, avant d’être adoptée par l’ensemble de l’Église. En effet, bien que le culte des morts soit une réalité depuis plusieurs siècles déjà, Odilon choisi la date du lendemain pour la Toussaint pour institutionnaliser cette pratique déjà attestée auparavant. L’influence que connaît l’abbaye de Cluny dans monde chrétien va alors contribuer au succès de cette initiative, qui sera reprise dans de nombreux pays européens dès les XIe et XIIe siècles.

Le monastère de Cluny s’était fait une spécialité du culte des morts. Voués aux services funéraires, les clunisiens accordaient à l’eucharistie une place capitale, ce qui marque un tournant dans l’histoire du monachisme occidental. De nombreux laïcs souhaitaient rejoindre le sanctuaire de Cluny (ou l’une de ces dépendances) afin de s’assurer que leur âme se verrait attribuer « une place parmi les anges ». En se rapprochant de saint Pierre, « à la fois patron du monastère, chef de l’Église romaine et porte-clés du Ciel » ceux-ci comptaient « s’en faire un bon avocat le jour du jugement ».

Dans sa constitution, Odilon recommande ainsi que, le 2 novembre, « tous les prêtres célèbrent des messes en privé pour le repos de toutes les âmes »

À l’occasion de la mort d’un moine, il est même prévu que six frères se relaient pendant trente jours pour dire la bagatelle de neuf cents messes ! 

• 9h30-10h30 : De l'humour en général et son arc-en-ciel​ en particulier   
                                                          
(Animatrice:  Olivia Gazalé, auteur du livre " Le paradoxe du rire " (Editions Seghers)                                                                                                                                                                     
Langage et moyen d’expression, forme de liberté de pensée, posture intellectuelle, voire philosophique, phénomène ludique et convivial, créateur de liens… La valeur de l’humour serait multidimensionnelle et ses divers bénéfices seraient physiques, psychologiques, sociaux et cognitifs.

Mode de pensée et état d’esprit qui peut devenir un mode de vie, double processus – à la fois cognitif et affectif – dans l’interaction des partenaires, arme défensive et offensive ayant une fonction personnelle et sociale, l’humour émane d’une subjectivité qui requiert la connivence entre partenaires.


• 10h30-11h30 : « Humain, humus, humour » 
.
(Animateur:  le sociologue Michel Maffesoli, auteur parmi divers ouvrages des livres " L'ère des soulèvements " etLe temps des peurs " (Editions du cerf) 

« L’humour est le mécanisme de défense le plus noble » 

(S. Freud)

On aurait tort d’assimiler toutes les « crises » récentes que nous connaissons et auxquelles nous sommes confrontés à de simples revendications sociales et économiques. En réalité, " toute la puissance de l’esprit rebelle populaire, c’est de dire oui, oui tout de même à la vie, oui à l’ordre des choses existant, oui au monde tel qu’il est."


Cette logique de l’assentiment n’est ni de la domination, ni de la résignation. C’est bien au contraire une sagesse de la vie présente, de la vie de tous les jours, avec ses malheurs (le sens du tragique, l’acceptation de la finitude) et ses bonheurs (la relation avec les autres, la solidarité, la vie quotidienne enrichie de sa part de rêve et d’imaginaire et aussi sinon surtout, ...le sens de l'humour! ).

L’humour qui est mon pouvoir de me consoler, d’en être là où j’en suis, et ce, avec une feinte particulière (mais quel rire est sans feinte ?), une feinte qui consiste à valoriser ma misère pour éviter qu’on me plaigne, peut-être aussi pour détourner le mauvais sort, pour le dissuader. C’est donc assez ambigu ou dédoublé : on est dans la misère, mais, du fait de se consoler (comme on console un autre), on se hisse à la place de celui qui s’en est sorti et qui en parle supérieurement. On est les deux.

Ça fait sourire comme si l’on jouait un petit tour au destin. L’humour est plutôt côté sourire.


L’humour, qui est le terreau de l'être humain et le frère souriant de l'humilité. et qui nous rapproche de ce que nous sommes vraiment : " l’humus " , c’est-à-dire la terre et tous deux ont la même étymologie que " l’humilité " et s'éclairent l'un par l'autre en un lien profond. 

L'humour nous permet d'exprimer nos humeurs, nos joies et nos peines. Il est la manière de jouer avec le négatif, d'une manière délibérément positive et tendre. Il n'y a pas d'humour sans tendresse et il n'y a pas de tendresse sans humour. Il n'y a pas de tendresse sans sourire, la tendresse qui nous a constitué au début de nos vies, qui continue à nous accompagner pour le meilleur, et toujours contre le pire. Cette tendresse qui se manifeste toujours par la face positive du sourire et de l'humour que l'on dit à juste titre partagé.

L’humour, un outil voire une arme d'inclusion en finale de notre vie, nous apparaît également comme le dernier rempart face à la Mort, telle une grande et extrême politesse " gélaste "  du désespoir ou peut-être plutôt d’un certain espoir pour la suite, …peut-être !.

L’humour, pour nous qui tous sommes destinés dès notre naissance jusqu’ à notre mort,  à cette fin de vie, et qui est sans doute pour chacun d’entre nous, la seule façon noble de se tenir droit jusqu’au bout du bout final
.
Cet humour-là, c’est celui qui nous sauve en nous empêchant de ne rien prendre au sérieux tout en n’oppressant personne et en nous libérant du poids de l’absence apparent de sens.

Si, s’en moquer, rire de l’oppresseur et surtout rire aussi de tout ce qui nous interdirait de rire, telle est probablement la seule et meilleure solution pour pouvoir mourir …de rire!

Certes, le  rire et l'humour ne sont pas pas un rempart contre la mort, car il n'y en a pas, mais ils restent, nous semble-t-il, la meilleure façon de l'accueillir.


• 11h30-12h30 : L'humour: De l'oubli de notre fragilité commune à l'éthique
(Animateur:  Hugues Lethierry, auteur du livre "  Parler de la mort et de la vie "(Editions Nathan),

 L’humour peut avoir une multitude de fonctions et de définitions. Il provoque aussi des rires ou des sourires de toutes sortes, non pas de l’humour et du rire, mais plutôt de deux tendances précises qu’ils peuvent prendre. D’abord, le rire bête est celui qui favorise l’oubli de notre finitude, de notre fragilité, de la mort.

En donnant l’impression frauduleuse de triompher sur la misère, l'humour  célèbre plutôt la vie mutilée et participe au renforcement de l’harmonie illusoire de la société.

Pourtant, le rire peut aussi faire de la souffrance, de la mort et des situations pénibles une force émancipatrice. Cette deuxième approche est associée à ce que nous appelons « l’humour éthique ».

• 14h-15h: Philosopher, c’est apprendre à mourir. 
                           
(Animateurs: Le sociologue et philosophe  Edgar Morin, auteur parmi de nombreux ouvrages du livre " L'homme et la mort" (Points Seuil) et Yves Cusset, auteur du livre "  Rire: Tractatus  philo-comicus "  ( Editions Flammarion)

Philosopher, c'est apprendre à rire – à moins que ce ne soit l'inverse... Pourquoi, en effet, faudrait-il, à l'instar de Montaigne, "apprendre à mourir" quand rire peut procurer un art de vivre autrement plus joyeux ? 
Et si le rire avait quelque chose à apprendre à la philosophie ? 
Rire, une authentique sagesse, mais plus gaie que celle que nous prescrivent d'ordinaire les philosophes. Ils sont d'ailleurs peu nombreux à s'être penchés sur la question, à l'exception notoire de l'inusable Bergson. Pourtant, rire et réflexion ne sont pas antithétiques !

Car la préméditation de la mort est la préméditation de la liberté… Le savoir mourir nous affranchit de toute subjection et contrainte.

 Les philosophes seraient des comiques qui s'ignorent et que nous-mêmes ignorerions... De Démocrite, et son rire universel, à Schopenhauer, et son pessimisme radical, la pensée philosophique révèle donc tout son potentiel comique.

Pour chacun d’entre nous, les temps se heurtent. Celui de l’instant d’un regard et celui de sa projection dans un futur dont on pressent déjà qu’il sera dramatique lorsqu’il sera accompli.  Cette conscience de l’éphémère, on doit au philosophe danois Soeren Kierkegaard d’avoir compris qu’elle était intimement liée à celle de l’éternité : « L’homme est un être fini qui a la conscience de l’infini. »

• 15-16h30 : Rire face à la mort 

Animatrice: La Rabbin Delphine Horvilleur, auteur du livre " Vivre avec nos morts. Petit traité de consolation" (Grasset).
(Confirmation en attente)

Vaincre la maladie mortelle relève du miracle ou de l’exploit – selon le degré de sa foi – et semble valoir d’être raconté pour nourrir l’espoir non seulement des victimes de toutes les maladies, mais de l’ensemble des gens car, on le sait, cela n’arrive pas qu’aux autres. Il est donc inhabituel que la mort fasse l’objet du rire. C’est pourquoi les rares cas de figure en cette matière offrent un grand intérêt, le rire étant selon plusieurs, le meilleur remède à toute maladie, fût-elle déclarée incurable.

Par contre, il nous semble important d’apporter une réserve, ou plutôt, de nuancer le rôle de l’humour chez les patients qui souffrent d’une maladie physique par rapport à ceux atteints de maladie mentale, et de différencier l’humour et la blague.

"  Le phénomène du rire face à la mort "   est un thème qui apparaît dans plusieurs ouvrages parlant de la mort et semble relever a priori d’un paradoxe lorsque le sujet de la mort est abordé. On remarque toujours dans les dernières pages de ces livres traitant de la finitude et de la mort, une ouverture éclairante sur le rire.

C’est que le rire représente une manière de vivre avec la pensée de la mort, c’est-à-dire un moyen ultime d’affirmer notre mortalité qui nous pèse.

Or, le rire reste une ouverture tout à fait merveilleuse à l’égard de la mort qui vaut la peine d’être évoquée. Nous nous efforcerons donc d’expliquer pourquoi le rire peut aller de pair avec une pensée de la mort et de la finitude en tâchant de montrer comment le rire permet d’alléger notre existence. Si le rire permet de rendre tolérable toute tragédie, c’est qu’il a le pouvoir d’offrir aussi une force de volonté dominant la nature.

" Le rire serait donc  non pas un rempart contre la mort, car il n'y en a pas, mais la meilleure façon de l'accueillir."

Françoise Dastur

Philosophe


 Une Fête des Morts loin d’être triste partout !

Animateur: Patrick Bard, écrivain et photographe, auteur de " Calaveras, Mexique, la mort joyeuse " (éditions LibriSphaera) 

Si, en France, on associe la Fête de la Toussaint à un jour triste comme la pluie, au Mexique, on célèbre ses morts en déposant des offrandes sur des autels à la mémoire des disparus, et en chantant et dansant autour de leur tombe… Retour sur une tradition forte qui se déroule chaque année fin octobre-début novembre.

« Pour l’habitant de Paris, New York ou Londres, la mort est ce mot qu’on ne prononce jamais parce qu’il brûle les lèvres. Le Mexicain, en revanche, la fréquente, la raille, la brave, dort avec, la fête, c’est l’un de ses amusements favoris et son amour le plus fidèle », écrivait Octavio Paz dans " Le labyrinthe de la solitude."



" Les mexicains ne vont pas vers la mort, écrivait Carlos Fuentes, ils y retournent car ils en viennent »

Des Aztèques à Halloween et James Bond en passant par la colonisation espagnole et le catholicisme sans oublier l’invasion française, au gré des conflits et des syncrétismes, les Mexicains ont tissé avec la mort un rapport singulier et festif jusqu’à s’identifier à elle, se l’approprier, la transformer en symbole de vie dont la Fête des morts, plus joyeuse célébration du calendrier mexicain, est l’étendard.

Patrick Bard




Cette fascination des Mexicains pour la mort éclate dans toute sa splendeur " el Día de los Muertos " (le Jour des Morts), qui célèbre le retour sur terre des êtres chers décédés. Cette fête des Morts se déroule entre le 31 octobre et le 2 novembre, mais elle peut durer plus longtemps encore dans certaines communautés indigènes.

Malgré quelques variantes selon les régions, on la dédie d’abord aux enfants disparus (« los angelitos ») puis aux adultes

N.B: Nous aurons le grand plaisir d'accueillir Patrick Bard, écrivain et photographe  



Photojournaliste, romancier, écrivain-voyageur, il a notamment travaillé sur la banlieue, les routes et les frontières. "El Norte", son long essai photographique sur la frontière américano-mexicaine lui a valu une ample reconnaissance. Il est également un ardent défenseur de la photographie. Il a exercé dans ce cadre de nombreux de mandats électifs. Il mène un travail personnel sur la forêt et sur les peuples autochtones d’Amérique Latine, un territoire qu’il arpente depuis trente ans. Son œuvre a notamment été exposée au Centre Pompidou, à la Grande Halle de la Villette, ainsi qu'au Mexique, en Espagne, en Angleterre et aux États-Unis. Ses œuvres ont été acquises par plusieurs musées et collections privées.

https://www.signatures-photographies.com/album/bard/calaveras



et de présenter sa très belle exposition de photos 

en la salle Victor Duruy de Cluny 

du 2 au 10 novembre



• 16h30-18h30 : ​L'humour et les soins palliatifs

(Animateurs:  Marie de Hennezel, psychologue clinicienne auteur de " la force de l'esprit", (En attente de confirmation), Bernard Sportes, Médecin à Cluny, auteur du livre " Panser la mort : la mort, le médecin, le citoyen " (Editions Le Temps des Cerises), le docteur Claude Grange, l'auteur du très beau livre " Le dernier souffle", préfacé par son ami Régis Debray, paru aux éditions Gallimard et dont le film tiré de son livre ​vient d'êt​re  réalisé par le cinéaste Costa Gavas




N.B:Il est prevu de faire  la veille une projection de ce film en 

présence de son réalisateur et de l'un de ses acteurs Kad Merad.

Ce film qui figure dans la sélection du 72 ème Festival de Saint Sébastien  (20/28 septembre 2024) est largement inspiré par l'excellent ouvrage paru aux éditions Gallimard du docteur Claude Grange qu'il a écrit en collaboration avec Régis Debray sur ce sujet si essentiel que sont les soins palliatifs et leur utilisation par l'humour pour aider à accepter la mort et contribuer à la démarche d’accompagnement en fin de vie 




Synopsis

Dans une sorte de dialogue philosophique, le docteur Augustin Masset et l'écrivain de renom Fabrice Toussaint discutent de la vie et de la mort... Un tourbillon de rencontres où le médecin est le guide et l'écrivain, son passager, amené à se confronter à ses propres peurs et angoisses... Un ballet poétique, où chaque patient est un recueil d'émotions, de rires et de larmes... Un voyage au cœur palpitant de nos vies.

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Peut-on en rire ? Au premier abord on peut se dire que ce n’est pas compatible, que ça ne se fait pas ! Pour le grand public, travailler en soins palliatifs c’est sérieux… Et pourtant ! quand on travaille dans une unité de soins palliatifs, on s’occupe de la vie avant de s’occuper de la mort ! Et dans la vie il y a de l’humour, alors on peut s’en servir dans un service de soins palliatifs. Car en plus de ses valeurs défensives et transgressives, l’humour peut aussi s’avérer palliatif, car il peut aider à accepter la mort et contribuer à la démarche d’accompagnement en fin de vie.

Ce n’est pas non plus si simple. En effet, il doit y avoir une relation de confiance avant de pouvoir intégrer l’humour de manière sécurisante dans les soins. L’humour ne peut être bénéfique que si l’on tient compte du style d’humour individuel du patient. L’humour se doit d’être subtil, il est à doser !

La question des soins palliatifs cependant en ces temps-ci et dans ce contexte où nous sentons bien et avec grande gravité  le terrible danger d’une loi qui établirait  un continuum entre les soins de fin de vie et l’euthanasie., telle que Marie de Hennezel  qui se bat depuis si longtemps  pour que face à la mort, celle des autres et la nôtre,  l'a écrit dans sa récente  lettre ouverte au président de la République concernant le projet de loi sur la fin de vie que   " des  soins palliatifs bien conduits par des personnes compétentes peuvent venir à bout de toutes les souffrances, même les plus réfractaires."

Elle qui a eu plus que raison de lui préciser que la grande majorité des médecins et des soignants refusent l’idée de  penser  même que l’injection létale pourrait être la réponse aux inquiétudes de nos contemporains, hantés par la peur de souffrir avant de mourir et dont on se doit de penser et de se rendre  compte de ce que cette perversion du concept de soin fera peser sur une profession déjà bien, et tant malmenée ?

Émerge ainsi la possibilité qu’une aide à mourir s’inscrive dans la poursuite d’une prise en charge. Le législateur devra l’organiser dans la confiance en la maturité des soignants et des patients, s’éloigner du réglementaire, encourager une pensée collective et supervisée.
Nos fins de vies réclament une République fraternelle qui n’abandonne personne, une médecine d’équipe qui résiste au modèle industriel où on l'entraîne.

Comme nous l'indique  d'autre part et par ailleurs le docteur Bernard SportesMédecin à Cluny, auteur du livre  " Panser la mort : la mort, le médecin, le citoyen " (le temps des cerises)  dans son approche, où dialoguent en permanence expérience et réflexion et qui tente d’éviter les écueils de l’émotivité comme des a priori sectaires en nous livrant finalement un message simple : Nous ne mourrons pas mieux tant que nous n’aurons pas bâti cette médecine de la personne telle qu'elle est décrite  et proposée.

 Émerge ainsi nous précise-t-il,  " la possibilité qu’une aide à mourir s’inscrive dans la poursuite d’une prise en charge. Le législateur devra l’organiser dans la confiance en la maturité des soignants et des patients, s’éloigner du réglementaire, encourager une pensée collective et supervisée. Nos fins de vies réclament une République fraternelle qui n’abandonne personne, une médecine d’équipe qui résiste au modèle industriel où on l'entraîne. "

N.B: les divers avis, opinions, points de vue et parti-pris des différents intervenants expriment pour chacun d'eux des avis que tous ne partagent pas nécessairement  pour autant mais dont la confrontation et leurs échanges peuvent s'avérer enrichissants pour tous et nous amener à la réflexion,  en particulier pour les participants à ce séminaire.

• 20h30 : Remise du 19 éme " Prix du livre d'humour de résistance " au lauréat qui sera choisi par notre jury

suivi du " Florilège humoristique sur la mort. Rire ou mourir, faut-il choisir?" par Yves Cusset

N.B: Ce spectacle aura lieu au " Pont de Cotte "situé à 3kms de Cluny 







Pour ce qui concerne le spectacle mis en scène par Yves Cusset, qui sera donné le soir,  en voici le résumé:
" Rire ou mourir, faut-il choisir?"

Yves Cusset

“Rire ou mourir, faut-il choisir,” est un “best of” des textes philosophico-humoristiques d'Yves Cusset sur la fin de vie, le temps et la mort. Rien qui prête à rire, à priori. Mais Yves Cusset est un humoriste à part, qui a fait des études en philosophie et enseigne à l'Université en qualité de philosophe. Il nous invite à redécouvrir l'étonnement philosophique par le biais de l'humour.

En permanence dans ses textes s'entremêlent le plus grave et le plus léger, le tragique de l'existence et le comique du regard porté sur elle, l'humour et le désespoir, le jeu avec les mots et l'art de jongler avec la pensée. 

Il définit lui-même l'humour comme la bonne humeur pour mourir”!


Etienne Moulron
Président de " la Maison de l'Humour"


Ancien collaborateur des éditions Gallimard et de Flammarion à l'export, fondateur du " village du livre et des métiers du livre " de Cuisery, en bourgogne du sud et créateur de l'association clunisoise   " La Maison de l'humour" qui a pour vocation de promouvoir le rire et l'humour  en tous sens et  sous toutes leurs formes.


 

1, avenue Pierre le Vénérable
71250-Cluny

06.75.48.31.86